Dans le cadre du concours Vous faites partie de l’histoire, le 2ème Prix de participation a été attribué à Karyna Alyeksyeyeva (école Illarion) pour son travail sur l’histoire de Marusia Wenger.
Chaque pays a son histoire. Chaque nation a sa mentalité. Nous sommes tous différents, mais chacun d’entre nous a son propre trésor : sa langue, ses traditions, sa culture. Les pays subissent parfois des évènements qui changent gravement leur histoire et celle des pays étrangers. Parfois celui nuit, parfois les pays s’enrichissent en accueillant les citoyens d’autres pays. Le Canada en est un exemple. Nous y observons la cœxistence, la compréhension et le respect des diversités culturelles. On dit donc que le Canada est un pays multiculturel. Différentes communautés ont apporté des changements à la culture canadienne, elles font maintenant partie de son histoire…
Je suis ukrainienne. Cela fait un an et demi que je vis à Montréal. Le samedi, je vais à l’école ukrainienne pour ne pas perdre mon « trésor ». Je parlerai donc d’une personne qui appartient à ma communauté.
Marusia Wenger est née Montréal, le 18 janvier 1937. Ses parents se sont rencontrés ici.
Son père
Mykola Shych, son père, a immigré au Canada en 1927. Il vient de l’Ukraine de l’Ouest, d’une famille de paysans. Comme Mykola était le seul fils d’une grande famille, son avenir était tout tracé : il devait travailler comme agriculteur. Mais le jeune homme avait une énorme soif d’apprendre. Il voulait étudier, malgré le fait qu’il n’avait terminé qu’une quatrième année. Chez les paysans, c’était une situation inhabituelle.
Le père de Mykola n’était pas du tout d’accord avec les aspirations de son fils. Il disait qu’il n’y avait pas de temps pour la lecture. Seule la mère appuyait son fils. Après d’autres difficultés, Mykola a pris son courage à deux mains et il a décidé qu’il devait partir de l’Ukraine pour...
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Dans le cadre du concours Vous faites partie de l’histoire, le 2ème Prix de participation a été attribué à Karyna Alyeksyeyeva (école Illarion) pour son travail sur l’histoire de Marusia Wenger.
Chaque pays a son histoire. Chaque nation a sa mentalité. Nous sommes tous différents, mais chacun d’entre nous a son propre trésor : sa langue, ses traditions, sa culture. Les pays subissent parfois des évènements qui changent gravement leur histoire et celle des pays étrangers. Parfois celui nuit, parfois les pays s’enrichissent en accueillant les citoyens d’autres pays. Le Canada en est un exemple. Nous y observons la cœxistence, la compréhension et le respect des diversités culturelles. On dit donc que le Canada est un pays multiculturel. Différentes communautés ont apporté des changements à la culture canadienne, elles font maintenant partie de son histoire…
Je suis ukrainienne. Cela fait un an et demi que je vis à Montréal. Le samedi, je vais à l’école ukrainienne pour ne pas perdre mon « trésor ». Je parlerai donc d’une personne qui appartient à ma communauté.
Marusia Wenger est née Montréal, le 18 janvier 1937. Ses parents se sont rencontrés ici.
Son père
Mykola Shych, son père, a immigré au Canada en 1927. Il vient de l’Ukraine de l’Ouest, d’une famille de paysans. Comme Mykola était le seul fils d’une grande famille, son avenir était tout tracé : il devait travailler comme agriculteur. Mais le jeune homme avait une énorme soif d’apprendre. Il voulait étudier, malgré le fait qu’il n’avait terminé qu’une quatrième année. Chez les paysans, c’était une situation inhabituelle.
Le père de Mykola n’était pas du tout d’accord avec les aspirations de son fils. Il disait qu’il n’y avait pas de temps pour la lecture. Seule la mère appuyait son fils. Après d’autres difficultés, Mykola a pris son courage à deux mains et il a décidé qu’il devait partir de l’Ukraine pour étudier et trouver sa chance ailleurs. Et il est parti.
Marusia raconte : « Je me souviens, qu’il nous racontait, combien le fait de quitter ses six sœurs l’avait fait souffrir. Comment il était parti le cœur gros. Et il ne les a jamais revues. Jamais… »
À Montréal, Mykola apprenait l’anglais, étudiait beaucoup, en fait, il était autodidacte. Il n’est pas allé à l’université. En plus, il y avait une crise économique à ce moment-là. Mykola est donc devenu menuisier.
Sa mère
La mère de Marusia Sophia Bilonizka, est arrivée au Canada en 1930, suite à la volonté du hasard. Son beau-frère s’était déjà installé au Canada. Après quelques années, il a voulu que sa femme et son fils le rejoignent. Mais ils n’ont pas pu partir, car le garçon était malade. Alors, pour ne pas perdre le billet acheté, la famille a conseillé à Sophia d’aller au Canada.
Elle est partie à regret disant qu’après 6 mois elle reviendrait. Mais peu de temps après, Sophia a refusé de quitter le Canada. Elle s’y plaisait. À Montréal, elle avait appris l’anglais, et un peu le français. Elle travaillait comme domestique.
Marusia dit : « Je me rappelle que mes parents racontaient comment ils vivaient pendant la crise économique. Ma mère travaillait six jours par semaine. Elle habitait donc chez son patron. Le samedi soir, elle était libre et elle venait chez mon père pour lui préparer les repas de la semaine suivante. Et mon père, lui, cherchait un travail. C’étaient des années difficiles, mais pas aussi dures que la vie en Ukraine à ce moment-là. »
Enfance
Marusia était la seule enfant dans la famille. Ses parents ne parlaient qu’ukrainien avec elle. L’anglais et le français Marusia les a appris à l’école, qu’elle a commencé à l’âge de 5 ans. Elle adorait son père, il lui apprenait beaucoup de choses, lui racontait des histoires et avait un bon sens de l’humour.
« Enfant, je ne sentais pas de grande différence entre la façon dont mes parents m’élevaient et l’éducation des enfants d’autres communautés. Non, je n’étais pas du tout gâtée, notre famille n’avait pas beaucoup d’argent. Mais j’aimais énormément mes parents et chaque fois qu’ils me demandaient quelque chose, j’obéissais sans me poser de question. Et cela devrait être ainsi, je crois. Les enfants d’aujourd’hui sont élevés autrement. »
Études
En 1953, Marusia a terminé ses études à l’école secondaire de Rosemont et a été tout de suite acceptée à l’Université McGill. Mais malheureusement, elle a eu un accident et a manqué un mois d’étude. C’était beaucoup et donc il a fallu attendre l’année suivante. Pendant cette année, Marusia a pris des cours à la Sir George William Business School, devenue pas la suite l’Université Concordia. Elle y a appris les bases du secrétariat. Une année plus tard, Marusia était de nouveau acceptée à McGill. Elle a choisi la faculté de médecine, voulant devenir physiothérapeute.
« J’étais très contente d’avoir une profession de physiothérapeute. Pour une femme, c’était une belle carrière. »
En 1958, elle a obtenu son diplôme. Jusqu’en 1965, Marusia a travaillé au Queen Mary Veterans’ Hopital. Le soir, pendant 7 ans, elle suivait des cours au BA (Bachelor of Arts) au Sir George William Business School. En 1966, Marusia a obtenu son diplôme de B.A. Elle a travaillé par la suite à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont et à l’hôpital Samuel de Champlain.
Vie de famille
En 1966, Marusia s’est marié avec Adolphe Wenger, un ukrainien de l’Alberta. Son père était l’un des pionniers de l’Alberta, il y est venu en 1905, l’année où la province a été créée. Marusia et Adolphe se sont rencontrés à l’église (en passant, les parents de Marusia aussi). Adolphe était un ingénieur-chimiste, il est venu à Montréal pour travailler. Les Wenger ont eu un fils et une fille : Peter et Uliana. Tous les deux ont fini le B.A.
Voyages en Ukraine
Marusia est retourné trois fois en Ukraine. La première fois, en 1977, elle y est allée avec sa mère et son fils.
«Tout le monde m’appelait Marusia La pleurnicheuse J’ai pleuré du premier jour jusqu’au dernier…J’étais émue. Mon père, n’a pas pu venir avec nous pour revoir sa famille : il était paralysé. Je me rappelle qu’il m’a dit que comme il avait vécu la première séparation avec sa famille avec peine, les prochains adieux, il ne les supporterait pas. C’est peut-être à cause de ça qu’il a paralysé quelques mois avant notre départ. Ma famille en Ukraine était nombreuse, j’avais 28 cousins. Ils étaient presque tous mariés et avaient des enfants. Un jour, j’au vu 103 membres de ma famille. Ils étaient prêts à faire n’importe quoi pour moi. Cela m’a étonnée. J’ai aimé mon premier voyage. Sauf que j’ai vu les conditions dans lesquelles ces gens vivaient. C’était très différent. »
La deuxième fois, en 1989, Marusia est allée en Ukraine avec son mari. Il était invité au Congrès des hommes d’affaires ukrainiens de Canada. Et encore une fois, Marusia a pu revoir sa famille. La troisième fois, en 1994, elle y est allée avec sa fille. Cette fois-là, elle a participé à des spectacles de la chorale ukrainienne de Montréal dans laquelle elle chantait. Elle a visité plusieurs grandes villes ukrainiennes.
Implication dans la communauté
Marusia Wenger est une personne remarquable. Elle a fait beaucoup pour la communauté ukrainienne. Elle est rentée dans l’Association de la jeunesse ukrainienne, elle était présidente de l’Association Filles de l’Ukraine (département montréalais de l’Association des Femmes de l’Ukraine). De 1996 à 2002, Marusia Wenger était la présidente de l’exécutif de l’Est (Ontario et Québec) de l’Association des femmes de l’Ukraine. Elle chante dans la chorale, participe activement à la vie de sa communauté….Et elle fait partie de l’histoire.
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